Un projet de médiation culturelle porté par le fOrum culture, en collaboration avec le projet pilote "Objectif Désistance"Installez-vous, seul·e, dans une cellule symbolique, un casque sur les oreilles, et écoutez le témoignage d'une dizaine de personnes en lien avec le milieu carcéral.
"A l'ombre, ma lumière..." est né de l'envie d'Andrée Oriet de renouer avec un milieu qu'elle a côtoyé́ régulièrement, étant enfant, en allant visiter un membre de sa famille dans une prison jurassienne. Un rendez-vous qu'elle a gardé́ même après sa libération et qui lui a permis de rencontrer des femmes et des hommes en toute simplicité et de créer des liens de correspondance durant plusieurs années. Aujourd'hui, accompagnée de son mari, elle partage cette passion commune de la musique avec une dizaine de personnes en lien avec le milieu carcéral.
Parallèlement, un groupe de personnes volontaires et avides de reprendre une place dans la société après avoir vécu un isolement, se retrouve régulièrement autour du projet pilote "Objectif Désistance". Une complicité se crée, les objectifs sont similaires, les moyens complémentaires. Neuf mois de rencontres, de partage en groupe où chacun·e trouve la force de se raconter, se sentant soutenu·e et encouragé·e par les autres. Parmi les probationnaires, la parole se libère, sur les souffrances endurées, les regrets ressentis et l’espoir d’une consolidation de leurs parcours de désistants. Et au fil du temps, la création et la réalisation d'un «podcast» prend forme, en musique comme en textes. Aux instruments ou à la voix, désistants, agente de probation, gardien de prison, musiciens, animateur, forment le groupe et partagent l'expérience du studio en enregistrant une chanson.
Au final, le « podcast » est disponible sur le site du fOrum culture mais peut également être découvert, de manière tout à fait originale, dans divers lieux culturels du Jura, du Jura bernois et de Bienne, proposant aux visiteurs ou autres passants de s'isoler quelques minutes dans un coin dédié, une cellule symbolique fabriquée par l’Atelier de Travail d’Intérêt Général de la FVP, pour écouter ce témoignage ainsi que la chanson du groupe, composée lors de nos rencontres. Notre volonté à travers ce projet est, d’une part, de permettre à des probationnaires de reconstruire de nouveaux liens avec la société - ici par la porte du milieu artistique, musical, culturel - et, d’autre part, de lever le voile sur un milieu mal connu pour ainsi questionner sur les nombreuses barrières de préjugés.